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Le coût de la conciliation travail-famille

25 avril 2018, par Caroline Potvin

Le coût de la conciliation travail-famille

Mère de trois garçons d’âge primaire et secondaire, pratiquant tous les trois le hockey et autres activités, la conciliation travail-famille est au cœur de ma vie quotidienne. Par contre, j’ai besoin de me réaliser professionnellement, je ne veux pas tout mettre de côté non plus. 

« Coupable dans un sens comme dans l’autre »

En 2013, j’avais pris connaissance d’une étude sur la conciliation travail-famille effectuée auprès des membres du Barreau de Québec. Un commentaire d’une personne m’a marqué et résume bien ce que plusieurs parents ressentes : « Des fois, j’ai l’impression que la job m’empêche d’avoir une vraie vie de famille et d’autres fois, j’ai l’impression que ma vie de famille m’empêche d’avoir la carrière que je voudrais avoir ».

Bien que je me sentirai toujours comme cette personne, de mon côté, j’ai dû effectuer certains choix afin de me sentir le moins coupable possible et de concilier au mieux ma réalité travail-famille. J’ai dû peser plusieurs choses dans la balance et voir ce que j’étais prête à laisser tomber. Selon moi, il est impossible d’avoir le beurre et l’argent du beurre ! Par contre, il ne faut pas tout laisser tomber non plus ! Il faut se connaître et réfléchir sur ce que l’on est prêt à faire pour modifier nos attentes et nos besoins, car la conciliation travail-famille a souvent un coût et pas seulement monétaire !

Coût : la réalisation professionnelle ou la vie familiale ?

Certains croient qu’il est impossible de jongler avec le fait d’avoir un poste haut placé tout en réussissant à être présent pour sa famille. D’autres vous diront que c’est possible, mais quelques années plus tard, tout s’écroule autour d’eux. En ce qui me concerne, j’avais besoin de me développer professionnellement pour être heureuse dans ma vie familiale. Je voulais également montrer à mes enfants que c’est possible d’avoir des ambitions et de réaliser ses rêves tout en étant présente à la maison. Par contre, oui, je ne réalise pas certaines ambitions. Pour ma part, j’accepte de dire à ma famille que je suis absente le soir, que j’ai du travail, à l’occasion ou par période, mais pas tous les soirs ou toutes les semaines. Je refuse également de penser tous les jours à mon travail et de faire semblant d’être présente auprès de mes proches alors que dans ma tête je travaille. Ça m’arrive à l’occasion, mais si cela venait quotidien, j’opterais pour un poste avec un peu moins de responsabilités et qui me stresserait moins. J’ai donc dû mettre mes limites pour savoir jusqu’où je suis prête à aller pour me réaliser professionnellement.

Coût : monétaire ?

Il y a deux ans, j’ai changé d’emploi. Juste avant d’accepter mon poste actuel, j’ai refusé des postes mieux rémunérés. Les bureaux étaient plus loin de chez moi, les horaires étaient fixes. Pour ma part, l’élément le plus facilitant pour concilier travail-famille est la flexibilité d’horaire. En effet, lorsqu’un de mes garçons a une pratique en début de soirée, c’est facilitant d’avoir prévu le coup et d’être entré plus tôt au travail pour être en mesure d’y aller sans me faire regarder de travers. Jouer avec son horaire de travail est, selon moi, le plus grand avantage qu’un employeur peut accorder à son équipe pour faciliter la conciliation travail-famille. Pour ma part, cela ne passe pas par des semaines de quatre jours où je serais débordé au travail en voulant effectuer toutes mes tâches en quatre plutôt que cinq jours. En plus, je devrais effectuer les tâches ménagères sans aide lors de ma journée de congé pendant que mes enfants et mon conjoint seraient à l’école ou au travail ! Je préfère mettre tout le monde à contribution la fin de semaine… bien que la maison soit parfois un peu plus poussiéreuse!

La distance du lieu de travail a également pesé dans la balance. Je peux être plus efficace au travail et à la maison que dans ma voiture à attendre dans le trafic.

Pour ces raisons, la conciliation travail-famille a eu un coût monétaire pour moi. J’ai été prête à laisser passer plusieurs milliers de dollars afin de bénéficier d’horaire flexible et de me rapprocher de mon domicile. Deux ans plus tard, je peux vous assurer que je trouve encore que cet investissement a été payant pour ma conciliation travail-famille!

Coût : pour l’employeur ?

C’est probablement l’employeur qui a l’impression de payer le plus pour la conciliation travail-famille de ses employés. Ce n’est pas facile d’accepter qu’un employé quitte plus tôt pour aller chercher ses enfants. C’est difficile de faire confiance et de délaisser un peu de contrôle afin de permettre à un salarié de travailler une journée à la maison, car l’un de ses enfants est malade. C’est facilitant savoir que tous les employés entrent à 8 h, dînent à 12 h et quittent à 17 h.

Par contre, à mon avis, de simples changements comme la flexibilité d’horaire permettent aux employés de faciliter la conciliation travail-famille. À long terme, cela pourrait éviter un plus grand roulement du personnel (diminution des coûts de formation de nouveaux employés) et même diminuer certaines maladies professionnelles (diminution des coûts d’absentéistes). Aussi, remplacer les journées de maladie par des journées de congé familiaux éviteraient certaines situations. Ne souhaite-t-on pas avoir un bon lien de confiance plutôt qu’un employé nous mente en disant qu’il est malade à la place de dire qu’il a besoin d’un congé pour aller à un tournoi avec son garçon ? Pas besoin d’augmenter le nombre nécessairement, simplement de les nommer autrement et d’avoir la possibilité de s’accumuler à l’occasion un peu de temps!

Et vous ?

Pour conclure, je crois qu’il est possible de concilier efficacement le travail et la vie familiale. Par contre, pour y arriver, il faut parfois faire des choix et bien se connaître. Pour ma part, c’est la flexibilité d’horaire qui m’aide le plus et vous ?


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