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Travail et études secondaires, un bon match ?

15 février 2019, par Laurence Morand-Béland

Travail et études secondaires, un bon match ?

Dans un contexte où la pénurie de main-d’œuvre frappe de plein fouet, les jeunes font rapidement face à de nombreuses d’opportunités d’emplois et ce, de plus en plus tôt. En effet, selon une étude menée par l’Institut de la statistique du Québec, 45 % des étudiants à temps plein de 15 à 24 ans occupaient un emploi durant leurs études. Plus précisément, 37 % des étudiants à temps plein de 15 à 19 ans étaient en emploi durant les mois de leurs études.[1] Ces tendances ne font qu’augmenter en raison du nombre d’emplois vacants dans la Capitale.

Occuper un emploi tôt confère plusieurs avantages au processus d’apprentissage d’un jeune. En effet, cela peut lui permettre de :

- Se familiariser avec le marché du travail

- Approfondir le concept de responsabilité

- Développer son autonomie

- Aider à connaître ses forces ainsi que ses centres d’intérêt

- Et plus encore…

Toutefois, un trop grand nombre d’heures de travail peut nuire considérablement aux performances scolaires ainsi qu’à la santé mentale des étudiants. En tant que parent, comment savoir à quel moment son jeune devrait débuter sa première expérience de travail ? Quel est le nombre d’heures de travail par semaine idéal ?

Selon une deuxième étude de l’Institut de la statistique du Québec, environ 15 % des élèves du secondaire occupant un emploi rémunéré pendant leurs études ont un niveau élevé de détresse psychologique. Celle-ci est généralement causée par la charge de travail, la pression de bien réussir et le manque de temps. Toutefois, on remarque que le niveau de détresse psychologique est directement lié au nombre d’heures travaillées ainsi que le sexe de l’adolescent. En effet, les filles ont une tendance à ressentir plus facilement de la détresse que les garçons. De plus, on note que les étudiants travaillant 10 heures et moins par semaine sont en bien meilleure santé mentale avec uniquement 26 % de détresse chez les filles et 20 % chez les garçons. D’autre part, pour les étudiants occupant un emploi exigeant plus de 16 heures de travail par semaine, la détresse augmente à 38,8 % chez les filles et à 26,7 % chez les garçons.[2]

Selon ces statistiques, ce n’est pas une mauvaise chose pour un jeune du secondaire de vivre une première expérience de travail durant ses études. En effet, l’important est de limiter le nombre d’heures par semaine consacré à l’emploi afin de ne pas nuire aux performances académiques de l’étudiant. De plus, il faut considérer que chaque adolescent vit les choses différemment. Pour certains, le nombre d’heures consacrées aux études peut être plus élevé en raison de certaines difficultés ou au contraire moins élevé si celui-ci est plus à l’aise avec la matière.

Dans tous les cas, il est important de discuter fréquemment avec votre jeune afin de savoir comment il se sent par rapport à la charge de travail que cela exige et de suivre son rythme. Les responsabilités et la charge de travail qu’exige un emploi étudiant peut grandement varier en fonction du poste et du domaine d’activité. Il s’agit d’un élément à considérer lorsque viendra le temps de choisir un travail. Par exemple, le domaine de la restauration opère souvent à un rythme plus rapide et demande une plus grande gestion de son temps qu’un emploi dans le commerce du détail. Le choix d’un emploi à temps partiel devra être fait en fonction des forces, des faiblesses et des intérêts de votre jeune.

Rappelez-vous, si vous aimeriez faire vivre les nombreux avantages d’une première expérience de travail à votre adolescent, mais vous n’êtes pas fervents à l’idée qu’il travaille durant ses études, il existe de nombreux emplois d’été. Entre autres, la ville de Québec propose un programme d’emplois d’été permettant aux étudiants de différents niveaux de travailler durant la période estivale. Ce programme comporte deux types de postes : les emplois liés aux champs d’études et les emplois liés à la culture et aux loisirs. Il s’agit là d’une des nombreuses possibilités d’emploi qui peut s’offrir aux étudiants durant la période estivale.

 


[1] http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/population-demographie/bulletins/coupdoeil-no42.pdf

[2] http://www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/bulletins/zoom-sante-201606.pdf


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